Agir en faveur de la santé au travail
L’ESS concentre de multiples facteurs de risque
L’environnement de l’économie sociale et solidaire, s’il donne du sens au quotidien professionnel, peut exacerber certains risques psychosociaux. Nombre de ses métiers impliquent des relations avec des personnes en situation de difficulté sociale, d’autonomie ou de santé. Parallèlement, dans les petites organisations, tous les acteurs sont confrontés à un manque de moyens matériels et humains, à une interface complexe entre professionnels et bénévoles, à un manque de temps et de compétences managériales… autant de paramètres qui peuvent provoquer des tensions, du stress, de la souffrance au travail jusqu’à des situations d’épuisement professionnel. Là où la priorité accordée au maintien des postes risque d’éclipser certains enjeux, il est nécessaire d’utiliser la marge de manœuvre disponible pour traiter les questions de santé au travail.
« 55% des salariés et 73% des dirigeants du secteur déclarent ainsi se sentir constamment sous pression », Baromètre CHORUM Qualité de Vie au Travail dans l’ESS (2013)
Santé au travail : miser sur la prévention
Première étape : intervenir sur l’environnement de travail dans son organisation quotidienne, afin de mettre en place des conditions d’épanouissement professionnel.
“Agir sur la santé au travail des salariés fait sens au regard de nos valeurs”, explique Georges Thomas, Conseiller Technique Régional Sports Pour Tous Bretagne.Cette démarche passe par un dialogue social constant et une attention portée au développement des compétences. Elle suppose de tenir compte des aspirations et des besoins des salariés et de réaliser une évaluation régulière des conditions de travail et de leur évolution.
Améliorer la santé au travail dans le secteur de l’ESS
La démarche « qualité de l’emploi dans l’ESS », en Bretagne a permis de mener entre 2017 et 2018, deux expérimentations impliquant huit structures dans les secteurs de la petite enfance, de l’animation et une recyclerie.
Des binômes de dirigeants et salariés ont analysé leurs situations de travail, identifié des problématiques et dégagé des pistes d’amélioration.
“Pour moi, il est primordial de traiter la question de l’épuisement professionnel et travailler sur la prévention des risques dans les métiers de la petite enfance”, indique Carole Lozathmeur, Directrice de la crèche Mille pattes à Chartres de Bretagne.
Ces deux expérimentations ont abouti à des outils méthodologiques d’amélioration. L’étape suivante sera de les valoriser et de les essaimer, notamment en intervenant auprès des dirigeants.
Des actions sont programmées dans ce sens en 2019 : matinales de sensibilisation aux risques psychosociaux, formations et partages d’expériences entre dirigeants.
Ressources
- Guide méthodologique « Les risques psychosociaux dans l’ESS : piloter la prévention »
- Guide méthodologique « Santé au travail et absentéisme : engager une démarche de prévention des risques professionnels »
www.chorum-cides.fr