Le Chtal, ressourcerie et pierre angulaire en territoire insulaire
Depuis dix ans, la ressourcerie est un lieu incontournable de l’île, que ce soit pour les résidents principaux, les vacanciers ou les saisonniers. Espace d’échanges et de solidarités, elle pense à ouvrir bientôt un café associatif et à proposer des ateliers.
Le touriste connaît Belle-Île pour ses ajoncs senteur noix de coco qui bordent ses côtes déchiquetées, pour ses plages de sable fin ou encore pour ses montées à vélo. S’il est un peu curieux, il a peut-être aussi poussé la porte du Chtal, la ressourcerie installée au Palais. Elle a vu le jour il y a 10 ans, portée par l’association Valorise. « Le constat était partagé par les habitants : on n’avait pas de solutions si l’on voulait se débarrasser de meubles. Tout finissait à la déchetterie, on y voyait des salles à manger encore en très bon état, qui partaient ensuite sur le continent », raconte Florence Delacampagne, la présidente de Valorise. Grâce à une donation de locaux artisanaux dans un hameau du Palais – la ville principale de l’île – et à la mobilisation de bénévoles, la ressourcerie ouvre ses portes à l’été 2013. Depuis, le succès ne se dément pas. En 2022, elle a ainsi récupéré 140 tonnes d’objets, toutes filières confondues : des meubles, des bibelots, des jouets et de la puériculture, des livres, du matériel électrique/électronique, du textile, des vélos, des matériaux, du matériel de jardinage et de sport. « Nous revendons un peu plus de la moitié, un tiers est recyclé et 10 % environ finit en déchets ultimes », détaille la présidente.
Poussette pour les grands-parents
L’objectif du Chtal est de réduire le plus possible les déchets ultimes.
« Pour cela, nous avons mis en place diverses solutions pour le réemploi ou le recyclage. Pour les livres, nous travaillons avec Book hémisphères, à Kervignac, qui récupère nos ouvrages très abîmés ou qui ne se vendront pas. Nous faisons don de la ferraille à un ferrailleur de l’île. Nous en avons beaucoup, notamment car on récupère des vélos qui ne sont pas réparables, mais dont on peut vendre les pièces détachées. Tous les bibelots ébréchés servent à une mosaïste. Quant aux costumes, ils font le bonheur d’une compagnie de théâtre locale. » - Florence Delacampagne, la présidente de Valorise
L’une des particularités de cette ressourcerie, c’est aussi la diversité de profils qui donnent et achètent : les résidents principaux, les secondaires, les touristes de passage et les saisonniers. « Ces derniers ont besoin de s’équiper rapidement, en achetant un vélo ou une casserole. L’île est aussi un lieu d’accueil des petits-enfants par les grands-parents, qui viennent chercher une poussette pour un été, puis la ramènent », développe Hélène Dugué, coordinatrice de la ressourcerie. Les matériaux représentent par ailleurs une part non négligeable des ventes. « Et pour cause, du fait d’être une île, beaucoup de choses sont ici introuvables. Ainsi, nous sommes les seuls à vendre des écrous et des vis ! » Pour le moment, les matériaux, mais aussi les articles de bricolage, de jardinage et de sports loisirs sont en vente sous un barnum, par manque de place, mais un hangar va être construit dans les prochains mois pour les accueillir.
Café et ateliers
Côté avenir, Le Chtal a aussi un projet de café associatif, ainsi que de mise en place de temps de sensibilisation et d’ateliers autour de l’écologie en général. « L’idée globalement est toujours de faire du lien, que la ressourcerie soit un lieu de rencontres, de partage et de solidarités », souligne Florence Delacampagne. Dans cette optique, des actions sont développées à l’extérieur, comme la distribution de fournitures scolaires dans les collèges. « Tous ces projets peuvent exister grâce à nos six salariés en CDI et aux 80 bénévoles, tous très impliqués », sourit la présidente.
Le Chtal fêtera son anniversaire des 10 ans le mercredi 5 juillet 2023 avec de nombreuses animations jusqu'au soir.
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