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Une agriculture intrinsèquement collective

 L'ESS et l'alimentation

Contact : lbalanant@cress-bretagne.org

La Bretagne est confrontée à d’immenses défis sociaux et environnementaux : le changement climatique, l’effondrement de la biodiversité, les déséquilibres territoriaux et le maintien de la cohésion sociale. L’accélération des transitions pose la question de la remise en cause de certains modèles de développement et d’organisation territoriale comme d’occupation de l’espace, de gestion des ressources, du foncier, du mode de vie, etc. Le sujet de l’alimentation et de l’agriculture balaye ces enjeux transversaux : il soulève des enjeux d’ordre social – garantir à toutes et tous l’accès à une alimentation de qualité – environnemental – produire en respectant les écosystèmes naturels – et économiques – fournir des emplois de qualité et développer les territoires.

 

Pour produire, stocker, transformer, gérer les ressources communes, les agriculteurs se sont depuis toujours organisés collectivement. Ces processus d’actions collectives se sont structurés au fil du temps. Dès 1945 puis via les lois d’orientations agricole de 1960 et 1962, l’agriculture de groupe a été renforcée à travers les GAEC, les coopératives ou encore les GFA. La Bretagne s’est appuyée sur ce développement, devenant la première région française en termes de production alimentaire, de présence de CUMA ou encore de coopératives agro-alimentaires. Connue pour sa production laitière (23% du lait français), elle est également leader national avec 56% des porcs français, près de 80% des choux-fleurs, plus de 60% des artichauts ou encore 1 tomate sur 4 (chiffres 2022). 

Le secteur agricole et alimentaire représente aujourd’hui 13% des ETP de l’ESS (contre 10% en France) à travers les coopératives, les associations et les groupements d’employeurs. 

 

Dès les années 80, d’autres acteurs de l’ESS apparaîssent dans le domaine agricole, telles que les CIVAM et la FNAB. Nouveaux défis économiques et environnementaux, mutations sociétales et sociales, l’ESS a contribué, dès ces années-là, à une nouvelle approche de notre agriculture et de notre alimentation prenant en considération l’humain, l’environnement et le territoire. 

 

L’ESS est dynamique dans toutes les activités agricoles et alimentaires 

Les acteurs de l’ESS dans ce domaine sont aujourd’hui présents sur l’ensemble de la chaîne de valeurs et porteurs de solutions nouvelles et adaptées. De manière non exhaustive, nous pouvons évoquer :

  • L’ESS, vecteur de sensibilisation via les associations locales autours de jardins urbains et pédagogiques comme le réseau Coopératerre en centre Bretagne, les Cols verts, … 
  • L’ESS, au cœur d’un renouvellement des générations pérennes avec des associations d’accompagnements à l’installation, la transmission et la consolidation des exploitations agricoles, comme les groupes CIVAM (la Marmite -56- CIVAM AD -56-,  CIVAM29, CIVAM 35IT, ADAGE -35-, CEDAPA -22-), les GAB 22, 29, 56 et Agrobio35, les ADEAR, les CIAP, mais aussi de formation à travers les MFR ou encore spécifique sur le foncier avec l’association Terre de Liens Bretagne – Liamm an Douar, sa Foncière et Fondation nationale 
  • Atelier Paysan et les CUMA permettant un nouveau regard sur la mécanisation par la mutualisation et l’autonomisation 
  • Solidarité Paysan venant en accompagnement d’agriculteur.ice.s en difficultés 
  • Le réseau Cocagne proposant d’aborder la réinsertion professionnelle via la production agricole 
  • Les Jardins solidaires (intégrant de la production), les AMAP, les épiceries sociales et solidaires, proposant une accessibilité nouvelle et solidaire de l’alimentation auprès de particuliers et/ou de structures de l’aide alimentaire. 
  • La SCIC Manger Bio, les MAB ou encore l’association Palette Paysanne (56) proposant des solutions d’accompagnement, de mutualisation des approvisionnement et/ou de logistique auprès de la restauration collective publique et privée 
  • Des structures de transformation agricole telles que la SCIC abattoir de Rostrenen ou la CUMA Kig Bro Leon 
  • L’ESS pour une approche territoriale, avec le CPIE de Belle-Île-en-Mer et le pôle ESS de Fougères, porteurs du PAT local. 

 

Le rôle de facilitateur de la Cress

Accompagner la transformation du modèle agricole et alimentaire sur le territoire breton est l’un des axes de la Stratégie régionale de l’ESS 2021-2024 validée par les partenaires que sont l’État en région, la Région Bretagne et la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress) de Bretagne, avec les objectifs suivants : 

  • l’ESS - comme rassemblement des démarches collectives d’installation, de production, de transformation et de distribution - est au cœur de ce changement
  • des réponses concrètes sont expérimentées ou développées, notamment en matière d’installation de nouveaux actifs agricoles. 

Dans un contexte marqué par la préparation d’orientations stratégiques régionales et nationales ; 

  • le projet de Pacte-Loi d’Orientation Agricole (PLOA), pour répondre aux défis du renouvellement des générations et d’adaptation au changement climatique au niveau national ; 
  • le Programme National de l’Alimentation, de la Nutrition et du Climat (PNANC) ; 
  • l’adoption en février 2024 de la stratégie agricole du Conseil régional, les acteurs de l’ESS et leurs partenaires sont mobilisés pour contribuer à ces travaux. 

 

Réseaux et acteurs de l'ESS dans le champ de l'alimentation

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Chiffres clés

  • 200 circuits courts associatifs dont 100 Amap
  • 900 coopératives d’utilisation du matériel agricole (CUMA)
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