A Vannes, des transats recyclés pour Les Nuits entoilées

Quoi de plus agréable que de regarder un film en plein air, lors des douces soirées d’été ? Être assis confortablement dans des transats éthiques et écolos pour profiter de ce chouette moment ! Plusieurs acteurs de la scène culturelle de Vannes et ses environs – Cinécran, Le Hangar de Vannes, La P’Art Belle, Les Artisans Filmeurs Associés, Bref, La Villa Gregam, L’Échonova, Swello, La Vingt-cinquième heure et le centre socioculturel des Vallons de Kercado – se sont réunis pour créer Les Nuits entoilées. Ces séances de cinéma en extérieur, à la tombée de la nuit, ont été proposées tout l’été 2023 dans différents lieux (au domaine de Kerlevenan à Sarzeau, au parc des Vallons de Kercado à Vannes…).

 

« Quand nous avons lancé le projet en début d’année, nous avons tout de suite eu l’idée et l’envie de proposer aux spectateurs des transats un peu différents, et fabriqués localement » - Mathilde Duchesne, coordinatrice du Hangar de Vannes, un tiers-lieu culturel.

 

Assises en bâches publicitaires

Le collectif se tourne alors vers AcSoMur, une entreprise à but d’emploi (EBE, lire l’encadré au bas de l’article), également située dans la capitale du Morbihan. « Nous avons été séduits par ce projet et une partie de l’équipe a conçu, avec le formateur bois, un prototype de chiliennes s’inspirant de celles du commerce, mais adaptées au fait que nous travaillons avec du bois de palette », explique Damien Lecardonnel, coordinateur d’activités à AcSoMur. Les assises ont quant à elles été réalisées avec des bâches publicitaires collectées auprès de structures locales, comme l’enseigne Intermarché et la Ville de Vannes. Les transats sont donc tous uniques et colorés.

 

 

« L’un des objectifs de la collectivité, c’est bien d’accompagner ce type de démarches, éthiques à tout point de vue, donc nous avons donné une trentaine de bâches en toile tissée, très solides, qui avaient été utilisées au préalable sur des événements » - Nathalie Grégoire, directrice de la communication de la Ville de Vannes.

 

« Les 100 transats ont été confectionnés dans un délai très rapide, en à peine deux mois ! Nous sommes ravis de cette collaboration. Ils nous ont été livrés avec trois chariots, de manière à ce qu’on puisse les déplacer de séance en séance », poursuit Mathilde Duchesne. AcSoMur a profité de ce défi pour ensuite décliner des chiliennes en modèle enfant, proposées à la vente aux particuliers. « Ce projet a été un réel challenge pour nous. Il a permis de faire travailler nos salariés ensemble, de mélanger les spécialités – bois, couture, communication… Le timing était très serré, nous étions débordés la semaine précédant la livraison et tout le monde s’est entraidé. Cela a renforcé la cohésion de l’équipe », sourit Damien Lecardonnel.

 

Monter en compétences

Le coordinateur est ravi, estimant que tous les salariés ont pu monter en compétences grâce à ce projet. Leurs nouveaux savoir-faire en termes de travail du bois seront d’ailleurs rapidement mobilisés pour la création de sapins de Noël en bois de palettes en trois dimensions, qui seront vendus – avec l’ensemble de leurs productions, mais aussi des invendus de l’enseigne Kiabi – dans le petit magasin qu’AcSoMur va ouvrir au début du mois de novembre. Les transats des Nuits entoilées attendent quant à eux de nouveaux événements culturels du collectif vannetais pour ressortir.

 

 

AcSoMur, une EBE, c’est quoi ?

AcSoMur est une entreprise à but d’emploi créée en janvier 2022 dans le cadre de l’expérimentation Territoire zéro chômeur longue durée, dispositif ayant pour but de lutter contre le chômage de longue durée à l’échelle de territoires. L’objectif de l’EBE est de répondre aux besoins des habitants, des entreprises, des associations, des collectivités et de redonner une dignité aux personnes privées durablement d’emploi d’emploi totalement ou partiellement depuis 1 an et résidant dans le quartier de Ménimur depuis au moins six mois. AcSoMur, qui a embauché depuis ses débuts en tout une trentaine de salariés, propose diverses activités de production : fabrication de mobilier de jardin à partir de palettes, couture et réparation de vélos issus de dons ou de la déchetterie. Différents services sont aussi mobilisables par les habitants – petits travaux, aides à la vie quotidienne, accompagnement administratif… – et d’autres sont en projet, tels une conciergerie et un pedibus pour emmener les enfants à l’école.

 

Propos recueillis et rédaction : Claire Baudiffier.

 

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